!-- Font Awesome -->

17 mars 2024

Barbie

Qui n'a pas encore vu Barbie ? Moi, jusqu'à hier soir. 

J'ai finalement réussi à voir ce film au succès ras-de-marée de l'an dernier. Je me souviens le film était partout, les gens s'habillaient en rose. J'avais eu envie de le voir mais j'hésitais car le sujet ne me parlait pas vraiment. 

Hier soir, j'ai eu confirmation que le film était aussi intelligent que je l'imaginais, la réalisatrice n'étant autre que Gerta Gerwig.

L'histoire est celle de Barbie qui vit dans Barbieland - un monde parfait où vivent les milliers de Barbie (noires, grosses, diverses) qui sont médecins, présidentes, juges .. et où Ken Plage ne vit là que pour aimer Barbie. Mais un soir lors d'une fête, notre Barbie (Margot Robbie) ose prononcer un mot interdit "mourir". A son réveil, le lendemain, les choses ont déjà changé, la musique toujours présente, le sourire sempiternel des autres Barbies l'irritent et Barbie part soudainement pour le monde réel. 

Un monde qu'elle imaginait heureux, elle veut retrouver la petite fille à qui elle appartenait, sans savoir que cette dernière (Americana Ferrara) traverse une crise. Ken s'est invité au voyage en se cachant dans la voiture. A leur arrivée, nos deux poupées vivantes font sensation. Barbie découvre la pauvreté, la misère, la violence et surtout elle croise la route d'une jeune adolescente qui lui dit qu'elle déteste les poupées Barbie qui symbolisent un corps parfait impossible à atteindre, et une sexualité trop ouverte. 

Un choc pour notre Barbie. Entre temps, la société Mattel, a appris a fuite de ses deux représentants et met tout en oeuvre pour les retrouver. Ken  (Ryan Gosling) de son côté, découvre qu'ici les hommes ont leur mot à leur dire, et ne sont pas juste de simples faire-valoir pour les femmes.. Il prend conscience de son statut dans Barbieland et retourne décidé à tout chambouler....

Il y a des moments très drôles, avec tous les clichés qu'on a de ces poupées, j'ai particulièrement aimé le moment où on voit des petites filles maltraiter leurs poupées car ma soeur leur découpait les jambes ou les cheveux... Mais j'ai aussi trouvé que le film souffre de quelques longueurs comme le temps accordé à Ken - si j'ai aimé le passage musical, je l'ai trouvé trop long et j'ai même décidé de regarder en même temps un vlog (pas bon signe). Heureusement, le film repart dans le bon sens et j'ai trouvé la fin touchante. 

Je ne reviens pas en long et en large sur le sens de ce film, qui est de redonner aux femmes le droit d'être imparfaites, de se chercher, et aux hommes d'être leur égal. Tout y est et fait de manière intelligente. 

Je pense qu'avec tout le buzz autour de ce film, j'attendais un peu plus. Même si je salue le jeu sans faute de Margot Robbie qui a campé la Barbie à laquelle on rêvait tous et a su assurer sa lente mutation. 

Mon avis : ♥♥♥

08 février 2024

A Man

 


Le film a été réalisé par ISHIKAWA Keiréalisateur japonais, connu pour ses films tels que Gukôroku Traces of Sin et Mitsubachi to enrai. Il est adapté du roman éponyme de Keiichirō Hirano.

Dans la région boisée de Miyazaki, TAKEMOTO Rie (ANDŌ Sakura), jeune mère divorcée, fait la connaissance du très timide TANIGUCHI Daisuke (KUBOTA Masataka). La jeune femme a perdu son plus jeune enfant d’un cancer et son mari les a abandonné. Ils tombent rapidement amoureux. Quatre ans plus tard, Daisuke a appris le métier de bûcheron et a adopté le fils ainé de Rie, Yūto. Ils ont eu ensemble une petite fille prénommée Hana. Daisuke mentionne rarement son passé, en particulier sa famille, propriétaire d’une chaine thermale.

Un jour, Daisuke emmène son fils avec lui en forêt mais il meurt subitement écrasé par un arbre. Un an plus tard, lors de la commémoration de sa mort, son frère aîné, TANIGUCHI Kiyoshi (MASHIMA Hidekazu), se présente chez eux, mais à la plus grande surprise de Rie, il ne reconnaît pas l’homme en photo sur l’autel.

Rie fait alors appel à l’avocat qui l’avait aidé lors de son divorce, KIDO Akira (TSUMABUKI Satoshi) afin de découvrir la réelle identité de son époux. L’avocat, d’origine coréenne (3ème génération) part à la recherche de cet homme mystérieux qui a volé l’identité d’un autre homme. Peu à peu, la vérité, troublante, apparaît, plongeant Rie mais également Akira dans une confusion totale des sentiments. Qui était cet homme ? Pourquoi a-t-il choisi de prendre l’identité d’un autre ? Où se trouve le véritable Daisuke ?

Mon avis : 


Pendant un peu plus de deux heures, j’étais au Japon avec Akira, Rie, Daisuke et Yūto et je n’avais plus envie de les quitter. Le film ouvre avec un scène hypnotique, un jeu de miroir. Dans un bar, un cadre vide encadre une toile, qui révèle le portrait d’un homme, peint de dos, qui regarde un miroir, reprenant cet homme vu de dos.  Un homme vient s’asseoir au bar, mais on n’aperçoit que son épaule.

Quatre ans plus tôt, deux adultes timides tombent amoureux, Rie et Daisuke. Un bonheur fragile, brisé soudainement par la chute d’un arbre. Et enfin cette question, qui était l’homme que Rie a aimé ? Qu’elle a épousé ? Dont elle a eu un enfant ? Un voleur, selon l’ainé TANIGUCHI, qui voit ce vol d’identité comme une tentative d’extorsion de leur fortune. Mais Akira n’y croit pas, et en poursuivant son enquête, qui va le mener dans plusieurs endroits du pays, il va peu à peu révéler la vérité.

Le Japon est un pays qui place la famille au-dessus de tout. Mais lorsque vous êtes mal né, vous portez alors toute votre vie le poids du passé. Des pêchés commis par vos aïeuls. Alors, pour ne plus porter ce poids illégitime, ces personnes choisissent de renaître, sous une nouvelle identité, loin du regard inquisiteur de la société nippone. Ils ont le droit à la vie, à leur propre vie.

L’identité est le thème récurrent de ce film qui aborde ainsi ce sujet de manière tellement intelligente et subtile. Avec de vraies touches de poésie, comme en voyant Daisku emmener son fils ainé avec lui en forêt. J’ai pensé immédiatement à ce lien, pas celui du sang, mais celui de l’amour, celui du choix d’aimer. Et puis, j’ai pensé, aux toutes premières minutes du film que le jeune garçon qui interprète Yūto, SAKAMOTO Aito sera plus tard un immense acteur. Et le reste du film a suffi à me le prouver.

Tous les acteurs sont incroyables, en particulier le trio TSUMABUKI Satoshi, ANDŌ Sakura et KUBOTA Masataka. Chacune de leur scène vaut de l’or. Leur jeu est magnifique. On s’attache à ces personnes simples, qui portent sur elle un fardeau immense. Rie, celui de son fils mort, Daisuke, son passé et Akira qui cache honteusement ses origines coréennes, dans un pays encore gangréné par la xénophobie.

Une image qui dresse un portrait assez sévère du Japon, qui bénéficie ces temps-ci d'une image très positive (j'ai aussi très envie de visiter ce pays). Sa grande force est de faire passer ce message à travers une histoire d'amour et le résultat est magnifique. 

Un bijou. 

Ma note : ♥♥♥♥


10 janvier 2024

Past Lives



J'ai tellement vu la bande-annonce que j'avais peur de tout connaître du film. J'avais hâte d'aller le voir, et ce fut mon premier film de l'année 2024. Un très joli moment. Les adjectifs qui me viennent sont nombreux : touchant, poignant, émouvant. L'histoire raconte celle de deux amis d'enfance sud-coréens, âgés de 12 ans, inséparables. Jusqu'au jour où les parents de la fillette, Na Young, décident d'émigrer au Canada, laissant le garçon, Hae Sung, timide derrière. Tous deux sont brutalement séparés. Hae Sung continue sa vie en Corée. Na Young devient Nora Moon. Plus de dix ans ont passé, lorsque Hae Sung, qui vient de finir son service militaire, réussit à retrouver Nora via la page Facebook de son père. Il découvre que la jeune femme a émigré à New York où elle étudie et rêve de devenir écrivain. C'est à travers les premières systèmes de visio qu'ils échangent et se retrouvent. Mais très vite, cette séparation leur pèse trop. Nora finit par dire à Hae Sung qu'elle préfère couper les ponts momentanément... Ce qui devait être temporaire se transforme à nouveau en 12 longues années.. Nora et Hae Sung vont à nouveau se retrouver, mais tous les deux ont désormais une vie à part.
 
Les Coréens croient aux vies antérieures et à la possibilité que ces dernières jouent sur leurs vies actuelles. Nora et Hae Sung ont-ils été ensemble dans une vie passée ? Nul le sait. Mais il est évident que leur histoire est une histoire d'amour. Impossible, mais réelle. 

Céline Song
réalise un film magnifique - entre Séoul et New York. Le film ne traite pas uniquement de la séparation de deux êtres mais aussi de la séparation de Nora avec son pays, sa culture. Elle ne sait plus écrire coréen et Hae Sung lui fait remarquer que lorsqu'elle s'exprime dans cette langue, c'est cahotique. En retrouvant Hae Sung, Nora renoue avec sa culture. Un vrai déchirement pour elle. J'ai beaucoup aimé la réalisation, qui laisse la place aux silences, aux regards. Au temps qui passe. Et puis, le casting est fantastique, les deux acteurs principaux sont incroyables de justesse. J'avoue que j'ai été très touchée par le jeu de Teo Yoo dans le rôle de Hae Sung. Je l'avais découvert dans une série coréenne où il interprétait le rôle d'un acteur célèbre - qui manquait aussi de confidence. Ici, il joue à la perfection le rôle de cet homme qui vit dans une forme d'attente, d'approbation. Il semble toujours hésiter. Il est d'une pudeur extrême, mais touchante. Tout en étant à la fois très masculin, il possède une présence très forte. D'ailleurs, lorsque Nora le décrit, elle le décrit ainsi, un homme fort, physiquement, et très Coréen dans sa manière de voir les choses. Forcément, ayant grandi au Canada puis aux USA, elle n'a plus la même vision des choses. 

Greta Lee interprète également le rôle de Nora avec talent. J'ai donc, vous l'aurez compris, passé un excellent moment. J'ai aussi beaucoup aimé la photographie - la réalisatrice ne montre pas le Séoul moderne et prétentieux, mais celui des petites ruelles des quartiers résidentiels en périphérie. 

Ce film vous met du baume au coeur. Cela fait du bien !

Ma note : ♥♥♥♥